Après plus d'un siècle de guerres, d'exode rural et cinquante années de paix, l'humanisation de la terre cévenole par ceux qui y vivent et qui l'aiment se poursuit,

...des migrations néo-rurales l'enrichissent par leurs innovations, différences de mode de vie, de consommation, de production et d'échange; des pratiques agricoles et forestières nouvelles sont mises en œuvre et valorisées. Des initiatives d'entrepreneurs dynamisent la vie économique et sociale; des actions d'accueil touristique favorisent la découverte, la rencontre avec l'autre. Des coopérations et liens se renforcent entre communes; des résistances sont opposées aux projets d'aménagement qui peuvent fragiliser , voire détruire les équilibres locaux. Des travaux et réalisations sur la mémoire et l'identité sont développés. Et enfin, des solidarités se manifestent.

C'est pourquoi nombre de nos contemporains trouvent dans ces montagnes intimes et secrètes les conditions propices à un ressourcement et un nouvel équilibre. Ils y éprouvent les temps du silence, des sens, des rythmes biologiques qui invariants nourrissent l'esprit, éveillent la conscience.

...l' actualité de l'esprit de résistance...

En mars 2010, des élèves de classe de 1^ere du Lycée Philippe Lamour (Nîmes), section musique et théâtre, ont visité des lieux de résistance camisarde et maquisarde en Cévennes. Cette journée avait été organisée par leurs enseignantes, avec la participation de l'association Abraham Mazel; elle s'est achevée par la visite de la Maison Mazel à Falguières.

Dans les jours suivants, les élèves ont été invités à réfléchir sur le sens que chacun donne au mot résister dans les temps d'aujourdhui.

Voici des extraits de leurs rédactions:

Pour moi, aujourd'hui, résister c'est donner son point de vue sur les choses avec lesquelles nous ne sommes pas d'accord. Comme toute chose est discutable, nous nous devons d'exprimer notre désaccord ou accord par divers procédés.

La résistance, c'est résister à un gouvernement mais en prenant un risque.

Résister: ne pas suivre comme des moutons, savoir dire non, être motivé et prendre part au mouvement, pour faire avancer sur ses pensées de différentes manières, que l'on juge légitimes. Ce n'est pas forcément armé, mais ça peut l'être.

Résister, c'est se dresser contre une valeur que l'on n'estime pas morale.

Résister aujourd’hui, pouvoir résister c'est plus vraiment comme autrefois mais c'est un peu moins violent:- résister à la suppression de la liberté (le combat d'une vie) – résister à une opinion politique – résister à la destruction de la terre (Greenpeace, écologistes).

Résister:c'est ne pas subir ce qui nous est imposé, c'est pouvoir suivre ses idées.

Résister aujourd’hui a une importance moins grande que celle des guerres. Comme la résistance des bergers et des vaccins imposés, il existe des groupes comme Greenpeace qui se battent pour défendre leurs idées.

Résister, c'est penser soi-même, et non suivre le mouvement par peur pour soi.

Résister, c'est se mettre en danger pour protéger les autres.

Résister est un verbe qui ne s'éteindra jamais.

Résister peut signifier plusieurs choses. Pour moi aujourd’hui, c'est résister contre les réformes des lycées.

Pour moi résister aujourd'hui, c'est compliqué. C'est dur car on se bat indirectement contre le système tout entier. Il faut du courage et de la suite dans les idées. Peu de gens font réellement le pas.

Je pense que beaucoup de personnes pensent, lorsqu'on parle de résistance, à la seconde guerre mondiale, comme moi il y a quelques années mais, que ce mot est bien plus. Il est ce qu'on se doit de faire pour défendre ses valeurs qu'elles soient morales ou autres. Sans désespérer.